L’ancienne abbaye d’Amay (historiquement connue comme abbaye de la Paix-Dieu), était une abbaye de moniales cisterciennes fondée àJehay, province de Liège (en Région wallonne de Belgique), vers 1242. Elle disparut lors des troubles qui suivirent la Révolution française. Les bâtiments sont occupés depuis 2007 par l’Institut du patrimoine wallon.
Origine
Vers 1239 des moniales cisterciennes de l’abbaye Saint-Benoît de Liège fondent un prieuré à Oleye sur des terres offertes par Arnould deCorswarem. Cependant comme ce lieu ne permettait l’implantation d’une abbaye suivant les critères de l’ordre cistercien les moniales déménagent pour s’installer en 1244 à l’endroit où se trouve encore l’abbaye.
Le nom de la Paix-Dieu viendrait d’une réconciliation spectaculaire qui eut lieu entre Arnould de Corswarem et son frère au moment de s’engager dans un duel fratricide. Arnould, désarmé, aurait demandé à son frère la paix au nom de Dieu. Ce qui lui fut accordé. Ayant la vie sauve grâce au nom de Dieu Arnould se donna totalement à Lui en devenant frère mineur franciscain et laissant son héritage pour la fondation d’un monastère de moniales cisterciennes.
Histoire
L’abbaye se développe lentement, ne possédant, en 1257, qu’un moulin et quelque 450 hectares autour de deux granges à Bodegnée et Oleye. Les moniales n’y sont jamais nombreuses, tout au plus une trentaine aux meilleurs moments de son histoire. Au contraire des moines qui exploitaient eux-mêmes leurs terres, moulins, forges et autres ateliers les moniales dépendaient d’une importante main-d’œuvre paysanne et ouvrière, ce qui rendait difficile le contrôle de vastes domaines.
Comme dans les abbayes occupées par des moines, les abbayes de dames avaient le quartier de l’abbesse et celui des hôtes. Une particularité résidait cependant dans le quartier de l’aumônier (la maison du pater à Amay), réservé aux prêtres (souvent des moines) qui étaient au service strictement spirituel et liturgique de la communauté, sans aucune autorité canonique sur les moniales.
Peu de choses sont connues de l’histoire de la Paix-Dieu, sinon que l’église de l’abbaye a dû déjà être reconstruite vers 1313 et qu’un incendie, vers 1600, l’a détruite avec le dortoir y attenant, et le cloître. Les bâtiments que l’on voit aujourd’hui, de style Renaissance mosane, datent de la dernière reconstruction, entre 1730 et 1767. À la Révolution française, bâtiments et terres sont vendus comme biens nationaux et la communauté est dispersée. Les moniales ne reviendront jamais dans leur abbaye de la Paix-Dieu.
L’abbaye survit comme ferme durant les xixe et xxe siècles. Le moulin (un bâtiment datant de 1660) reste en activité. Les bâtiments inutiles sont vandalisés ou se dégradent.
Reconversion de la Paix-Dieu
La ferme et l’ensemble des bâtiments sont repris par la Région wallonne en 1993. Des fouilles archéologiques y sont organisées à partir de 1997. Un travail intensif de restauration se met en route. Dès que possible la Région wallonne y installe son Centre de perfectionnement aux métiers du patrimoine (en 1999) suivie de son administration (en 2001). L’église, le quartier de l’abbesse et les abords du site font ensuite l’objet d’une seconde phase de restauration. Depuis 2007 l’Institut du patrimoine wallon a installé ses quartiers dans l’ancienne abbaye. Des stages de jeunes et classes d’éveil au patrimoine y sont organisés. La Paix-Dieu abrite également la Maison du tourisme Hesbaye-Meuse.
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